Feu follet [libre]

Lili avançait d'un pas furieux dans les couloirs. Elle n'avait croisé âme qui vive -ou qui ne vive pas non plus d'ailleurs, en même temps un cadavre dans un internat ça serait louche- sur son chemin. Elle allait quelque part. Où, elle ne savait pas. Elle allait quelque part c'est tout. Quand elle aurait envie de rentrer quelque part pour y calmer ses nerfs elle le ferait mais pour l'instant elle voulait juste avancer. Quelqu'un allait-il la croiser ? Si oui il aurait intérêt à savoir calmer une furie incendiaire très rapidement. Des flammèches couraient le long des doigts de la lutine. Quand elle était énervée le feu avait tendance à sortir tout seul et à être très puissant quand elle voulait le faire sortir. Des larmes coulaient toujours le long de ses joues mais elle ne s'en rendait même plus compte. Honzo... Pourquoi était-il parti ? Cette question avait suscité la tristesse de Lili et donc son énervement. Elle s'était effacée à présent pour laisser place à deux mots qui l'omnibullaient : ÉVACUER et DÉTRUIRE...

[Ya-t-il un suicidaire dans la salle ?]

Personnage Mystère Nombre de messages : 37 Date d'inscription : 17/05/2008

[Ben oui, pourquoi ?]

Hervé quittait le toit pour redescendre à la bibliothèque. Il commençait juste un tout petit peu à en avoir marre de marcher. Monter et descendre... quelle joie... Honzo jouait à cache-cache ou quoi ? Au détour d'un couloir, il tomba à la renverse sur quelque chose qu'il n'avait pas vu. Il se releva, regarda autour de lui et ne vit rien. Puis il baissa la tête et vit un lutin -ou plutôt, une lutine. Hervé frappa du pied le sol et n'aida même pas la lutine à se relever.

*Raah, mais pourquoi tout le monde se jette sous mes pieds aujourd'hui !?*

Lili avançait encore et encore lorsque quelqu'un lui rentra dedans et lui tomba dessus. L'individu se releva rapidement mais ne l'aida pas à se relever. A vrai dire Lili s'en fichait. Son cerveau fit clignoter le mot "détruire" dans son esprit. Elle se releva d'un bond et pointa une main enflammée sous la gorge de l'individu.

Qui... est... tu ? Les mots ressemblaient plus à des grognements qu'à quelque chose de compréhensible mais en faisant un petit effort on arrivait à comprendre. Dans un éclair de lucidité Lili avait eu envie de connaître l'identité de celui qui allait probablement finir au service des grands brûlés.

Personnage Mystère Nombre de messages : 37 Date d'inscription : 17/05/2008

Hervé fut surpris par la main enflammé. Il tourna doucement la tête et posa un regard supérieur à la lutine. Grossière erreur. Il attrapa la main, les flammes lui léchaient les doigts, mais il ne ressentait aucune douleur. Comme s'ils n'y avaient aucune flamme. Un rictus se dessinait sur ses lèvres.

Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.

Il avait dit ces mots d'un ton calme, mais tellement faux. Hervé serra la main plus fort, et tout le long du bras de Lili grimpait une horrible sensation glacée. Tout se bras allait être emprisonné dans la glace.

Lili commença à avoir froid dans le bras. Très froid. En plus le type en face de lui se foutait de sa gueule et ça énervait encore plus Lili. Sa main gauche s'enflamma vivement. Le feu prenant appui sur ses sentiments était d'une chaleur incroyable et ce fut ce poing enflammé qui vint cogner violemment dans l'estomac de son adversaire.

_Lâche mon bras... Le bras gelé commença d'ailleurs à s'enflammer sur toute sa longueur, beaucoup plus vivement que la main ne l'était auparavant. Quitte à avoir froid, il fallait lutter par le chaud !

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Hervé ne s'attendait pas à une telle répartie. Le coup était puissant, il s'était plié en deux en l'encaissant. Mais ça n'allait pas l'arrêter. Il releva la tête pour regarder la lutine. Ses deux bras s'étaient enflammés. Il se dit qu'il devait sortir le grand jeu. Qui pouvait soupçonner des personnes puissantes dans cet internat ? Il afficha un sourire satisfait.

Il n'avait toujours pas lâché le bras, et pourtant les flammes ne lui faisaient toujours rien. Même si sa main commençait à sentir un peu le brûlé. Il se releva et attrapa le bras gauche de la lutine avec la main gauche, puis les croisa pour les bloquer. Il déplia sa jambe et flanqua un coup de genou dans le ventre de Lili.

A cet instant il lâcha les deux bras. Dans le creux de ses mains un petit quelque chose crépitait.

Voilà, c'est que tu voulais, non ? ricana-t-il, suivit d'un affreux rire (Muahahaha ou dans le genre).

Lili eut le souffle coupé sous la force du coup de genou. Elle se redressa tant bien que mal. Dans ses yeux palpitait une lueur de colère profonde. Il aurait mieux fait de ne pas la chercher. L'air autour de Lili devint brutalement beaucoup plus chaud et elle avancça en direction de son adversaire. Elle dit alors d'un ton asse enervé mais calme :

Ferme-la... Et son poing partit heurter violemment la mâchoire de son interlocuteur.

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Hervé essaya du mieux qu'il put d'éviter le coup, mais se le prit quand même dans la mâchoire. Il se mordit la langue au passage, mais ça ne l'arrêta pas. Quelques gouttes de sang tombèrent au sol.

Tu peux répéter ? demanda-t-il avec un sourire malsain.

Il pointa ses bras en direction de la lutine, et les crépitements s'intensifièrent. L'air devint électrique et des éclairs frappèrent Lili. Des éclairs jaunes et blancs. Tout se passa en un éclair. Hervé baissa les bras pour voir où en était la lutine. Il était un peu essouflé, comme toujours après avoir utilisé cette technique. Il préparait dans le creux de ses mains des cristaux de glace, au cas où.

Lili fut frappée de multiples éclairs. Sous la douleur elle tomba. Sa vision se brouilla et ses pensées n'arrivaient plus à être compréhensibles. Le feu le long de ses bras s'étint alors et à la limite de l'inconscience elle déclara :

_Oui je peux... Ferme.... la... Puis elle s'évanouit totalement.

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Hervé laissa fondre la glace qui se formait dans ses doigts. Deux petites plaques d'eaux se formèrent. Il fit une grimace de dégoût. Même à bout de force, elle avait répondue. Elle lui donna un coup de pied avant de partir et de prendre les escaliers pour descendre les étages. Il s'essuya un coin de la bouche où il restait un peu de sang.

Lili ouvrit faiblement les yeux... Elle était là depuis plusieurs heures mais n'en savait rien... A vrai dire elle se demandait où elle était. Elle se leva lentement, à bout de forces. Que s'était-il passé ? Que faisait-elle ici et qu'était cet endroit furent les trois seules pensées qui lui vinrent à l'esprit. Elle avança, titubant, selblant sur le point de s'écrouler, dans les couloirs. Au bout d'un moment elle aperçut une porte sur le côté et la poussa sans plus y réfléchir que si elle avait continué à marcher.

[Chambre 1]

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